mardi 21 avril 2015

Pudong 2015 / Looking for Her

Dans son très beau film Her (2014), Spike Jonze racontait l’idylle numérique et futuriste de Joachim Phoenix, vieux garçon solitaire, tombant amoureux d’un système d’exploitation (type Siri).
Amour très troublant et désenchanté dans une fable ne prenant pas de partie mais interrogeant, ou anticipant, la place croissante du numérique dans nos vies.
Comme cadre urbain à cette parabole, un ville futuriste qu’il n’était pas difficile de reconnaître comme une combinaison de deux cités : Shanghai et Los Angeles.
Dans ce monde du futur, Spike Jonze habite le Downtown de Los Angeles mais travaille à Pudong-Lujiazui.
Plusieurs scènes d’extérieur ont été tournées sur le très grand anneau piéton qui rétablit les continuités piétonnes interrompues par le flux et la congestion des avenues si larges de Pudong.
Ce parcours circulaire, connecté à un réseau de passerelles qui semble réinventer dans le quartier une dalle après-coup, est indubitablement cinématographique.

Un article intéressant ici.





lundi 20 avril 2015

Peinture néo-réaliste Chinois

Du réalisme soviétique au réalisme capitaliste ?
La Chine assemble des avions, la Chine produit des trains, la Chine a les plus grands ports et les plus hautes tours du Monde et Shanghai possède un musée, le China Art Museum, où ces réalisations sont exposées fièrement... en peinture à l'huile.



Innovation notable, dans le rez-de-chaussée du musée, une imprimante offset géante reproduit sur commande et en quelques minutes toutes les œuvres du musée à la façon d'affiche.
"Vous partirez bien avec la Joconde ?"





Transformation du site de l’expo universelle / partie 2 / les pavillons nationaux

L'Exposition 2010 c'était il y a 5 ans et le site se cherche toujours un avenir.
Certains pavillons sont encore là et s'inventent des avenirs différents, séparés les uns des autres par des des no man's land ennuyeux et entourés de clôtures.
Des équipements, des lieux d’exposition, privés et publics, et des ensemble de bureaux en chantier, un centre commercial... la vie revient doucement.



dimanche 19 avril 2015

Transformation du site de l’expo universelle / partie 1 / la Power Sation of Art

Un musée incroyable dans l’ancien « Pavillon du Futur ».
Un fabuleux volume low-tech, coquille vide en forme de chaînon manquant entre la Tate Modern et le Centre Georges Pompidou.

Extrait d’un article de Claude Hudelot du 26 octobre 2012 dans Médiapart
« La "Shanghaï Power Station of Art" joue dans la cour des grands »
"Avec ses 165 mètres de haut, son immense thermomètre fluo, la cheminée de l'ancienne usine électrique devenue, le 1er octobre dernier, la Shanghaï Power Station of Art (PSA), est visible de loin, de très loin.
D'autant que cet ensemble considérable, initialement construit en 1897, long de 128 m, large de 70 m, haut de 50 m - soit 41.200 m2, 15.000 m2 de salles d'exposition - se situe le long du fleuve Huangpu, côté Puxi, au sud-est de la métropole. Loin des gratte-ciel de Pudong.
Cette usine, monstrueuse par sa taille et par ses capacités à polluer Shanghaï, avait été, en 1997, reconvertie en usine à gaz, puis désaffectée en 2005, avant de devenir, lors de l'Exposition Universelle, en 2010, le Pavillon du Futur, dans une scénographie audacieuse conçue par François Confino, avec le soutien de Carmen Bueno, ex Directrice artistique de l'Expo Universelle de Séville.
A l'époque, le bâtiment était resté dans son jus. La proposition des deux concepteurs, très ludique, poétique et totalement déjantée de l'avenir avait séduit les foules, attirant chaque jour des milliers de gamins et d'adultes subjugués.
Le bouche à oreille aidant, il fallait parfois attendre des heures avant de pouvoir pénétrer dans le seul bâtiment préexistant à l'Expo Universelle. Un lieu habité, inspiré, tranchant avec la plupart des autres pavillons, coquilles dans lesquelles chaque pays faisait, avec plus ou moins de bonheur, sa "promo".

Ce succès a très certainement influé sur la décision des autorités étatiques et shanghaiennes de créer là, et non dans un nouvel édifice, le premier musée d'art contemporain public du pays.
Cette décision fut prise l'année dernière. Comme celle, parallèle, de créer, dans l'ancien Pavillon de Chine, un immense "Palais des Arts de Chine" destiné à remplacer le Musée des Beaux-Arts de Shanghaï. Soit cette fois 64.000 m2 d'espaces d'exposition répartis en 27 salles.
Il était alors demandé - le mot est faible! - aux deux directeurs - Li Lei pour le Palais des Arts, Li Xiangyang pour la PSA - et à leurs équipes, de prévoir l'ouverture de ces deux géants le 1er octobre 2012. Ce qui fut fait !"
La suite ici.Le site ici : http://www.powerstationofart.com/en/



En avril 2015, la PSA accueillait une fabuleuse exposition Renzo Piano.
Autonomie des parties, toitures systématiquement flottantes, structures autoportantes et un savoir inégalé à concevoir des systèmes d'assemblages sur mesure et hyper-spécifiques.
De la gerberette de Beaubourg à l'extension du kimbel Museum à Fort Worth, une carrière et une vie.



vendredi 17 avril 2015

Hengshan Road et Wukang Road / Souvenirs de la concession française à Shanghai

Parcourir les rues Wukang et Hengshan, c’est découvrir au plus près le patrimoine architectural et urbain de la ville de Shanghai. À travers l’ancienne concession, c’est marcher sous la frondaison des platanes et longer des murs qui portent les stigmates du temps. Dans cette ville stratifiée, le promeneur informé sait lire la succession des couches et mesurer l’étendue du travail de conservation effectué. Ici plus qu’ailleurs, le patrimoine est un outil de projet.
Café Latte et "pizza au feu de bois" (en francais dans le texte), ce quartier est aussi celui de la gentrification et de la "starbuckisation", cette globalisation sympathique et inexorable du goût et des odeurs.



jeudi 16 avril 2015

Jin jiang Action Park

Vestige des années 80, le parc de Jin jiang (ouvert en 1984) agonise doucement entre les districts de Xuhui et de Minhang.
Niché contre un échangeur, la grande roue ne paraît plus si grande et le roller-coaster a trouvé à qui parler face avec les grandes rampes de béton.
Cet espace de loisir est devenu périphérique et végète doucement dans un quartier populaire.
La ville l'a ceinturé, avalé... la digestion est proche.










Xujahui

Ancienne extrémité de la concession française, le carrefour historique de Zi Ka Wei n’est plus le terminus de bus qu’il était encore au début des années 80. Aujourd’hui, de grands centres commerciaux festonnent bruyamment avec des édifices patrimoniaux. La très iconique cathédrale de Shanghai compose avec une polarité commerciale hyperactive. C’est Notre Dame qui rencontrerait Times Square et l’ensemble se décrit dans un nuage de mots.

En vrac :
- Avant 1940, la Hengshan Road s'appelait Avenue du Maréchal Pétain
- Syndrome typique des pays émergents : la synchronisation de problématiques qui ailleurs correspondent à une succession d'étapes. Le commerce chinois est déjà en crise avant même d'avoir été massifié. De nombreux secteurs commerciaux (habillement, alimentaire, maison) sont encore occupé par des commerçants de petites échelle et les grands centre commerciaux connaissent déjà une crise de désaffection au profit du commerce en ligne.
- Xujiahui est un Time Square mais le Time Square d'une ville qui se couche tôt. Après 21h, tout est fermé et le carrefour est vide.