Hangzhou, 200 km à l'ouest de Shanghai.
Dans la lignée des villes dupliquées du programme
One City Nine Towns voici le quartier "français" de Tianducheng.
Avec sa Tour Eiffel de 108 mètres, son château de la Loire, son mini Versailles, son jardin à la française, son village alsacien et ses immeubles haussmanniens, le quartier n'a rien à envier à l'athmosphère chimérique de
Thames Town ou au goût du jeu de
Holland Village. Le quartier a pourtant été développé à une autre échelle et selon une autre structure. Le schéma urbain retenu paraît être moins inspiré des expériences urbaines américaines du nouvel-urbanisme (comme la ville de
Celebration en Floride. La solide trame urbaine chinoise n'a été adaptée ici qu'à la marge.
Ce quartier, conçu pour 100.000 personnes par la société immobilière Zhejiang Guangsha Co. Ltd. (dirigée par Lu Xiaotian), se développe sur près de 19 km² (1900 ha). Construit de 2002 à 2007, la «French Town» décline des logements collectifs (plutôt abimés), des lotissements fermés, de très rares villas isolées (une Rolls Royce avec chauffeur attendait devant la porte quand je suis passé) et un parc à thème.
Peu ou pas d'activité en milieu de journée. En grande majorité, les rez-de-chaussée commerciaux ne sont pas utilisés. La Tour Eiffel n'est presque pas accessible (deux clôtures à escalader et un gardien à feinter) et elle rouille doucement au milieu de jardins sauvages. Cette vision jardinière et iconique est incroyablement puissante.
Autour, des baraquements et des affiches qui promettent l'arrivée prochaine d'un centre commercial (à la place ou pas, impossible de le savoir) inspiré de Times Square.
Le quartier amuse, intéresse et effraie à la fois. L'abandon relatif de ce quartier permet de lire de façon crue la spéculation immobilière en cours (beaucoup d'appartements sont vides ici).