Après délibération et vote à bulletin secret, un jury représentatif de deux personnes vient aujourd’hui de décerner le prix de la plus belle construction de Shanghai.
Le lauréat a 76 ans, on l’appelle ici le bâtiment 1933.
L’ancien abattoir est représentatif de la modernité shanghaienne du début du XXe siècle. Souhaité par un homme d’affaire du Zhejiang, dessiné dès les années 20 par un architecte anglais, construit par une firme chinoise avec du ciment importé d’Angleterre, le bâtiment était à son ouverture en 1933, l’un des trois plus grands au monde.
Pendant la révolution culturelle, l’abattoir fut transformé en usine de médicaments. Fonction qu’il conserva jusqu’en 2002 où décrépit, il fut laissé à l’abandon. Sauvé de justesse, comme souvent à Shanghai, sa réhabilitation vient de s’achever et le bâtiment est appelé à devenir un espace alternatif de consommation de plus dans le panorama local. Nouveau "creative cluster", il se savoure maintenant que les cellules commerciales sont encore vides et que l’absence relative du public confère au lieu une atmosphère solennelle.
La nudité retrouvée du béton et le vide des espaces permettent de lire la complexité baroque du bâtiment. Sur un îlot entier, à travers un hall central couvert et ceinturé de courettes extérieures, ce sont autant de coursives et d’escaliers qui permettaient les parcours croisés des animaux et des ouvriers jusqu’à leur fatidique rencontre. De nouvelles circulations permettaient alors l’acheminement des carcasses et leur entreposage à l’intérieur de la structure.
L’architecture Art-déco du vieil abattoir décline des voutes néo-gothiques et un savant enchâssement de cubes, de cylindres et de prismes hexagonaux : il y a du Gaudi dans cette "Casa Milla de la mort".
ÇA POURRAIT RESSEMBLER À QUOI UN MONDE DE CULTURISTES ?
Il y a 2 jours
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