Ruralité/Urbanité, cette dichotomie à la fois artificielle et bien connue s'articule en Chine de façon singulière et dramatique. Zones urbaines, zones fertiles, zones économiques spéciales se concentrent sur la seule côte Est du pays. L'insertion des métropoles au cœur de bassins agricoles fertiles est habituelles (Paris entre la Beauce et la Picardie) mais cette superposition progressive est plus délicate en Chine compte tenu du faible nombre des terres cultivables (fertiles et suffisamment irriguées) et de l'importance de la population.
22% de la population mondiale mais seulement 7% des terres cultivées et 10% des ressources en eau.
La population urbaine chinoise était de 18% il y a trente ans. Elle est de 43% aujourd'hui et devrait être (même avec les retours à la campagne induits par le ralentissement économique) de 60% dans vingt ans.
La Chine en 2008 c'est 800 millions de paysans et 500 millions d'urbains.
Dans 20 ans ce sera 500 millions de paysans et 800 millions d'urbains.
L'exode rural programmé par le gouvernement correspond à 300 millions de personnes sur 20 ans soit 15 millions de personnes par an.
A ce jeu là c'est la surface de Paris (100 km²) de terres agricoles qui disparaissent chaque mois devant l'urbanisation chinoise. Les problématiques alimentaires sont toujours d'actualité malgré l'autosuffisance chinoise actuelle.
Selon certains historiens, les émeutes de 1989 ont été en partie causées par une hausse des prix du porc...