BE Chine 49 >> 3/06/2008
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/54825.htm
Les dépêches suivantes concernent toutes ce sujet. Celles que l'on trouve dans la presse chinoise sont évidemment plus "mesurées" que celles des médias occidentaux. Il n'en reste pas moins que le pays est confronté à une augmentation de la consommation interne de produits agricoles (alimentaires ou non) alors que la surface totale de ses terres cultivables continue de diminuer inexorablement malgré les mesures sévères prises pour limiter l'aliénation de ces terres. Pour rappel, la Chine doit nourrir 22% de la population mondiale avec seulement 7% des terres cultivables du monde.
1 - La Chine s'apprêterait à louer des terres agricoles à l'étranger
Selon un journal pékinois du matin, le ministère chinois de l'agriculture serait en train d'examiner l'hypothèse de louer, ou même d'acheter, des terres cultivables outre mer, par exemple en Amérique latine ou dans des pays de l'ex-Union soviétique. Ces opérations permettraient à la Chine de desserrer la tenaille entre la croissance de la consommation alimentaire intérieure, qui se poursuit, et la diminution de la surface totale cultivable, due en particulier à leur grignotage continu par l'urbanisation et les infrastructures. Source : [1]
2 - La Chine s'implante partout dans le monde pour alimenter son économie
Maïs, manioc, canne à sucre, eucalyptus, palmier à huile, arbre à caoutchouc... autant de cultures indispensables à la Chine pour alimenter son économie galopante. Face à ses besoins toujours plus grands, le gouvernement chinois a déjà acquis de vastes étendues de terres cultivables à l'étranger, installant des concessions à l'échelle industrielle qui, si elles peuvent aider à l'économie des pays concernés, font également craindre pour l'environnement. De l'Asie du Sud-est à l'Afrique, la Chine s'implante partout et à un rythme soutenu, signant des séries de contrats avec les autorités locales, parfois au mépris des lois et des intérêts des populations. Ainsi au Laos, où les rizières du nord du pays ont laissé la place à de vastes plantations d'hévéas -arbres à caoutchouc-, exploités par la Chine, qui devrait consommer un tiers du caoutchouc mondial d'ici 2020.Les familles pauvres de la région voient l'arrivée des Chinois comme une opportunité de développement économique et un espoir d'amélioration de leurs conditions de vie. Mais certains agriculteurs laotiens perdent leurs terres ancestrales, ou sont contraints de devenir métayers sur leurs champs d'autrefois...Au Laos, des collines entières de forêt ont ainsi disparu pour laisser la place aux plantations d'hévéas, qui pénètrent jusque dans les réserves naturelles. Les forêts dites "secondaires", d'où sont issues herbes médicinales et plantes comestibles utilisées par des tribus locales depuis des générations, sont également rasées.Pour encadrer ce développement, l'Administration forestière chinoise a publié l'année dernière une série de règlements censés régenter l'exploitation des concessions à l'étranger. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) réfléchit également aux moyens d'accompagner l'expansion chinoise dans le reste du monde.Car les exemples sont nombreux. En République démocratique du Congo (RDC), un géant chinois des télécommunications, ZTE International, a acheté plus de 2,8 millions d'hectares de forêt pour y planter des palmiers à huile. Au Zimbabwe, la société publique China International Water and Electric aurait acquis du gouvernement les droits pour exploiter plus de 100.000 hectares de maïs dans le sud du pays. En Birmanie, alliée de Pékin, les concessions d'hévéas ont été attribuées à au moins deux sociétés chinoises, Ho Nan Ching et Yunnan Hongyu. Les réfugiés fuyant la junte militaire affirment que l'armée exproprie de force les agriculteurs pour cultiver le latex. Au Cambodge, une société sino-cambodgienne, Pheapimex-Wuzhistan, a converti les terres de la tribu Phong en une plantation 20 fois plus grande que ce qu'autorise la loi, affirme l'organisation de défense de l'environnement Global Witness. Selon elle, cette concession dans la province de Mondulkiri empiète sur des pâturages, a conduit à la destruction de sites sacrés, et utilise des herbicides toxiques. Une autre société chinoise, dans la province de Kratie, a contourné la loi sur la taille des exploitations en s'enregistrant sous le nom de trois compagnies distinctes, assure Global Witness.A Pékin, le ministère du Commerce refuse de répondre aux questions sur l'implantation agricole chinoise à l'étranger, ou sur les pratiques des sociétés. Il se contente d'assurer qu'au Laos, les sociétés chinoises "ont très fortement à l'esprit la protection de l'environnement", et préfère souligner que les revenus liés à l'installation d'entreprises chinoises y ont été multipliés par cinq. Source : [2]
3- Une ferme chinoise produira du riz en Afrique
En réponse à la crise alimentaire globale et à la flambée des prix des denrées alimentaires, une entreprise semencière chinoise basée à Chongqing (Chongqing seed corp.) est en train de s'implanter sur 300 hectares en Tanzanie, où le manque de céréales contraste avec l'abondance des terres cultivables. Elle y cultivera à partir de 2009 du riz de variétés qu'elle a elle-même mises au point et qui sera, au moins en partie, vendu en Chine. Ce projet tanzanien s'inscrit dans un vaste programme, convenu entre la Chine et des pays africains lors du sommet de novembre 2006, prévoyant la mise en place de 10 centres agricoles chinois en Afrique. Les rendements en riz prévus (60 à 75 q/ha) sont 2 à 3 fois supérieurs à ceux couramment relevés en Tanzanie. La même entreprise, qui mène une expérience comparable au Laos depuis 2005, prévoit aussi de fournir des semences aux agriculteurs tanzaniens sous contrat, auxquels elle rachètera la récolte.L'information donne un autre exemple d'entreprise chinoise qui cultive dans les mêmes conditions du riz dans l'est de la Sibérie russe depuis 2004, sur une superficie qui atteignait 42.000 hectares en 2007. Source : [3]
Source :
[1] - Chinadialogue - 29 avril 2008 http://www.chinadialogue.cn/blog/show/single/en/1957- [2] - Nouvelobs.com reprenant une dépêche AP - 5 mai 2008- [3] - China daily reprenant une information du Chongqing evening news - 9 mai 2008
[3] - China daily reprenant une information du Chongqing evening news - 9 mai 2008
Rédacteur :
André Villalonga - science8@ambafrance-cn.org - Emilie Paniagua - science3@ambafrance-cn.org
ET SI LE MUSCLE ET LA GUERRE ... ?
Il y a 9 heures
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