vendredi 23 mars 2012

Wang Shu à Hangzhou

Visite du New Xiangshan Campus de la China Art Academy aux confins sud de la ville de Hangzhou.
Rencontre d'étudiants et quelques heures passées à arpenter le dédale imaginé et réalisé par l'architecte Wang Shu entre 2002 et 2007.

C'est ici que le premier et tout récent Pritzker Chinois (2012) a fondé et dirige son école.

Né à Ürümqi (Xinjiang Nord-Ouest de la Chine) en 1963, étudiant à l'école d'architecture de Nanjing, docteur en urbanisme, c'est à Hangzhou qu'il a installé son agence Amateur Architecture Studio en 1997. Parmi ses oeuvres connues et publiées, le musée d'Art et le musée d'histoire de la ville de Ningbo, une maison à Jinhua, un pavillon à l'exposition universelle et un ensemble de logements.

Avant d’être architecte, Wang Shu était écrivain et il se plaît à répéter que l'architecture n’est pour lui qu’une partie de son travail. "L’humanité est plus importante que l’architecture, et l’artisanat plus important que la technologie", écrit celui qui voit dans la campagne chinoise le coeur de l'identité artistique nationale.
Son travail, qui se nourrit du patrimoine architectural et rural des villages du Zheijiang, peut également s'apprécier comme une mise en abîme du développement chinois actuel : comme l'usage de matériaux issus de démolitions en applique de surprenantes nefs de béton. Un rapport au sol corbuséen (dans certaines campagnes chinoises les maisons ne sont pas fondées et se pose sur le sol) et une architecture faite paysage dans le dessin des toits.

Composé de dix bâtiments, cet ensemble est parfois considéré comme une réalisation ouvrant une nouvelle âge de la construction en Chine.
Le concept correspond ici à une variation autour du thème traditionnel de la cour centrale et de l'horizontalité. Les matériaux sont issus de chantiers de démolitions locaux et l'architecture entretient un dialogue complexe avec le paysage environnant. Les jardins s'inspirant des plantations de thés toutes proches.
Plusieurs figures formelles et plusieurs principes de construction se succèdent, du plein au vide, en une savante variation. L'ensemble forme un labyrinthe en trois dimensions.
Le chef de projet de Wang Shu sur cette opération, qui enseigne aussi ici, s'y perd toujours régulièrement.




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