Shanghai est à beaucoup de points de vue une ville champignon, une cité presque née en une nuit à l’image de Chicago où des villes de l’ouest américain. Plus de 15 millions d’habitants vivent et travaillent dans une ville dont l’histoire n’a pas plus de 150 ans.
Le revers de cette croissance urbaine rapide est une crise du logement ininterrompue qui a imposé et impose encore rapidité d’exécution, adaptabilité et une part d’invention.
Ainsi en est-il de l’habitat populaire typiquement Shanghaien constitué entre les années 1860 et 1939 : les lilongs.
Françoise Ged, les caractérisent dans son « Shanghai, portrait de ville ». Ces "lotissements spéculatifs", "outil essentiel de la constitution des tissus urbains […] présentent à Shanghai l’originalité de s’être généralisé à l’ensemble de la ville".
"Le modèle, s’il faut en chercher un, est rural. Les villages des provinces voisines recèlent de telles enceintes percées de rares portes aux auvents sculptés, donnant sur les champs, vastes ensembles emboîtés entièrement tournés vers les vides internes […]. Le principe se retrouve donc dans les lilongs de Shanghai, avec cette adaptation formelle : l’extérieur du lotissement est bordé de commerces sur rue […]. Les façades sur rue, en front bâti continu, ne présentent que quelques accès ponctuels […]. Le lotissement se compose de maisons mitoyennes disposées en rangées parallèles et desservis par un réseau de ruelles hiérarchisées d’une largeur de 2 à 4 mètres […]."
"Le terme lilong évoque à la fois la ruelle long et une unité de voisinage li […]. En shanghaien, le lilong s’appelle longtang et comporte des sous-espèces : le shikumen, de style ancien, remplacé au début des années 1910 par le lilong de type nouveau et suivi par les lotissements paysagers appelés bieshu ou xincun".
Espaces hybrides, mariage réussi de la maison à cour traditionnelle chinoise et de l’habitat ouvrier nord-européen du début du XXème siècle, les lilongs ont connus des fortunes diverses. Détruits massivement, oubliés, richement réhabilités et boboifiés à la chinoise et même parfois intelligemment classés.
Ainsi en est-il du "Bourgogne Bugaoli", construit en 1930 au numéro 387 de la Shaanxi South Road.
La "Cité Bourgogne" est belle en cette fin d’été et le départ semble soudain très proche.
ÇA POURRAIT RESSEMBLER À QUOI UN MONDE DE CULTURISTES ?
Il y a 2 jours
1 commentaire:
j'aimerai connaitre le nom de l'architecte qui deéssina les plans de la "Cité Bourgogne" construit en 1930
jpfano357@aol.com
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