Retour à Dishui Lake 6 ans après les premières explorations.
Nous sommes à l’extrémité Sud-Est de Shanghai, au bord d’un lac artificiel parfaitement circulaire, le rivage inventé d’une ville qui n’a pas de bord de mer. Le lac est une création et si le profil de Shanghai ressemble à un nez, ce lac en est le grain de beauté (ou le bouton) qui en marque l’extrémité.
Soit un lac plutôt triste et sa rive artificielle, plutôt très occupée aujourd’hui, entouré d’une ville nouvelle, la Dishui Harbor New Town, qui a sans doute oubliée qu’elle fit un jour parti du programme incroyable des One city/Nine towns, dont le caractère proprement générique surprend.
Ville de la série et du monument improbable mais surtout ville de l’éloignement et ville de la mise à distance. Ville du vide, de la grande dimension et de l’ennui enfin et d’une spatialité unique qu’il est possible de lire selon plusieurs dimensions et qui apparaît comme le précipité parfait de plusieurs tendances globales, pas si opposés en fait.
Cette création urbaine est un croisement unique, inquiétant et rassurant à la fois de plusieurs logiques :
- une ville à la dimension d’une trame automobile d’influence américaine : un ville préparée pour la massification espérée du développement individuel,
- une ville à l’échelle de la démesure politique chinoise : la grande échelle, les compositions magistrales symétriques, l’espace public dégagé, panoptique et contrôlée,
- une ville de la mise à distance écologique : le jardinage systématique comme vertu a priori, un espacement bio-divers inutilisable, un jardinage ici stérile qui avec un coût de main d’œuvre grandissant ne sera bientôt plus entretenu.
Ici, tout est vide et tout est loin.
ET SI ON ÉCOUTAIT UN PEU PLUS LES SPORTIFS BLESSÉS ?
Il y a 2 jours
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