Tokyo, à deux milles kilomètres de Shanghai mais peut-être aussi au même endroit 50 ans plus tard.
La place de Tokyo dans un blog consacré à Shanghai n’est pas évidente au premier abord. La question posée par ce voyage, et par sa restitution ici, concerne la relation de cette plus « grande ville du monde » à ces satellites asiatiques. En clair, Tokyo est-elle un modèle inavoué pour la ville de Shanghai ? L’une des deux villes présente-t-elle l’avenir de l’autre ?
Eléments de réponse en deux temps.Temps 1, les similitudes
Contexte - Les apports réciproques de la Chine et du Japon sont nombreux : économiques, philosophiques, religieux, esthétiques, martiaux. Cette proximité réelle n’est occultée que par la mémoire douloureuse des exactions japonaises commises en Chine pendant la seconde guerre mondiale.
La Chine reste aujourd’hui le premier partenaire économique du Japon. Selon le ministre japonais de l’économie dans un rapport rendu public ces derniers jours : « Le statut de deuxième économie mondiale pour le Japon est en train de toucher à sa fin » ; la Chine serait en passe de le supplanter à une place qu’il occupait depuis 1968.
Histoire urbaine - Le développement récent de Shanghai, initié par le pouvoir central, encadré par la municipalité a été accompagné par des investisseurs et des firmes étrangères : promoteurs Hongkongais et Taïwanais d’abord, experts et techniciens japonais et américains ensuite. Il y a un peu de Japon dans l’urbanisme de Shanghai.
Densités - Mêmes densités humaines dans les rues des deux villes. Le rapport des densités bâties est plus difficile à estimer : nappe de maisons individuelles nippones contre grands ensembles surdimensionnés chinois moyennement dense.
Primauté aux infrastructures - Ici et là, les réseaux de métro et de trains de banlieue fusionnent dans une nappe tentaculaire. A Shanghai le réseau est encore embryonnaire et à Tokyo les gares sont des véritables points de centralités, des quartiers à part entière. Les autoroutes surélevées parcourent les deux villes : lourdeur structurelle japonaise parfois intégrée à des constructions commerciales contre l’élégance chinoises des piles et des sous-faces de béton neuf.
Absence du patrimoine bâtie - En Chine, la mise à sac systématique du patrimoine est en voie d’achèvement avec des situations très différentes : à Pékin, la ville entière a disparue, quand Shanghai conserve un patrimoine colonial énorme. Les tremblements de terre (un peu) et l’aviation américaine (beaucoup) expliquent la physionomie actuelle de Tokyo et d’autres villes japonaises. Seuls les temples, ici comme là-bas présentent l’illusion d’une continuité : architectures de bois sans cesse reconstruite, réhabilitée dans un système où l’emplacement fait patrimoine, pas la chose bâtie.
Exubérances urbaines - L’enchevêtrement des réseaux et la juxtaposition aléatoire de bâtiments aux échelles variées génère dans les deux villes la constitution de strates urbaines. Le paysage bâti varie entre exubérance et indifférence.
ET SI ON ÉCOUTAIT UN PEU PLUS LES SPORTIFS BLESSÉS ?
Il y a 1 jour
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