vendredi 17 juillet 2009

Tokyo → Shanghai / Différences

Retour à Shanghai après une semaine nippone et étonnante impression de retrouver notre maison.
Cet aparté nous renouvelle et nous permet d’appréhender Shanghai avec un regard neuf.
Poursuite du jeu des comparaisons. Temps 2, les différences

Pas de chantier à Tokyo - Le boom urbain japonais remonte aux années 60 et s’est poursuivi jusqu’aux années 80. La crise financière date au Japon du début des années 90. Tokyo est une ville sans chantiers. Après quelques jours d’absence cette réalité nous saute aux yeux : Shanghai n’est qu’un chantier.
Société jeune/société vieille - les démographes sont formels, le promeneur avisé aussi. La chine est jeune, le japon est vieux. Des familles entières couvent leur enfant unique et à Tokyo les poussettes derniers cris sont des poussettes pour… chiens.
Stigmates de la modernité - A Tokyo la modernité est un héritage, à Shanghai c’est encore une conquête. La gestion est une charge, la découverte tient de la révélation. Le bonheur n’est pas dans la richesse mais dans l’enrichissement. La Chine sourit, le Japon se lamente.
Echelles et démocratie - L’habitat japonais est individuel : de petites maisons mal-bâties en nappe indifférenciée là où le référent Chinois est à la démesure et à l’effacement de l’individualité. L’échelle démocratique et le respect de l’individu se lisent dans la constitution du bâti. Au Japon, la mitoyenneté n’existe pas et les bâtiments ne se touchent pas. L’expropriation est presqu’impossible quand en Chine le concept même de propriété est une découverte.
Vides et paysages - Tokyo a des parcs quand Shanghai n’en a presque pas. Tokyo est une ville pleine alors que dans les villes chinoises la démesure des vides laissées à la voiture punit le piéton. Tokyo se verdit dans les recoins (plantes d’ornement squattent trottoirs et ruelles) quand Shanghai repousse le jardinage jusque sous les échangeurs.
Machinisme japonais/ruralisme chinois - Le fantasme machiniste suinte de l’imaginaire japonais et la technique s’exprime dans le moindre objet courant. La ruralité est une composante majeure de l’âme chinoise. Profusion électronique contre profusion maraîchère.
Graphismes - Deux société de hiéroglyphes et deux empires du signe. Au Japon, le détail et le graphisme accompagnent chaque geste ou chaque objet. En Chine, l’urgence préside. La chinoiserie est japonaise.

Tokyo, l’horizontale sans horizon, fait office de conservatoire urbain quand Shanghai le chantier permanent est encore un laboratoire actif.

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