jeudi 2 juillet 2009

Xitang : looking for Tom Cruise


Une musique trop connue ("tintin tintintintin tintintin") retentit et voici Tom Cruise, le scientologue qui fait du cinéma, qui déboule à toute berzingue dans un Shanghai revisité. En plus d’un film musclé, "Mission Impossible 3" (M:I:III) serait-il le point de vue manquant sur l’urbanité chinoise contemporaine.
C’est Jian Zhuo (architecte et urbaniste chinois dont voici le blog :http://zhuojian.blshe.com) qui nous donna, il y a quelques semaines, ce conseil cinématographique et urbain. La discussion portait alors sur les villes d’eau chinoise du delta du Yangtze.
Pour Françoise Ged, c’est là que se cache le Shanghai d’avant la colonisation et d’avant la modernité :un tissu urbain bas, initié et habité par l’eau, des ponts, des quais couverts, et des typologies bâties en nappe percées de courettes et de venelles. La plupart de ces situations ont complètement disparues de l’aire métropolitaine de Shanghai. La destruction presque systématique du patrimoine bâti chinois étant aussi une histoire de campagne, seule une dizaine de villages ont été "sauvés" et protégés, de haute lutte, entre le milieu des années 80 et le début des années 90 par des architectes savants et militants.
Villages musées ou encore habités, à l’accès libre ou payant, vraiment traditionnels ou reconstruits à neuf (mais en traditionnel pastiché), leurs fortunes sont diverses mais leur succès touristique ne se dément pas. Les touristes étant dans leur grande majorité… chinois évidemment.

Dans ce film, nous expliquait Jian, en plus centre ville dans sa situation de 2006, ce sont deux de ces villes d’eau qui sont utilisées comme décors. Un détour par une boutique de DVD pirates plus tard, nous voici devant Tom, ses acrobaties en parachute au dessus des tours de Pudong et ses cavalcades effrénées dans le labyrinthe d’une ville chinoise historique (après recherche dans le village de Xitang).



Dans le film, la ville n’est visible qu’une petite poignée de minutes (tous les intérieurs ont été tournés à Los Angeles). Dans l’intrigue, la ville d’eau en question fait partie de Shanghai (alors qu’elle est dans une autre province). Pour le spectateur globalisé, le tableau est celui d’un Shanghai (et d’une Chine) tiraillé entre son hyper modernité et ses traditions millénaires. Le cliché est tellement éculé qu’il est en partie… exact.

Nous voici donc partis pour Xitang, à la recherche de Tom Cruise à 70 km à l’ouest de Shanghai.
Le "village" imaginé est bien sûr une petite ville (à l’œil 10.000 habitants) et les quelques rues historiques sont inévitablement entourées de barres de logements vétustes ou de chantiers).
La vie villageoise est pourtant plus authentique que ce que nous pouvions craindre. Des menuisiers fabriquent des meubles dans la rue, on lave le linge dans la rivière, les champs sont aux portes de la ville. La ville d’eau est bien là et les quelques situations urbaines originales aussi.

Ici et là, quelques photos de Tom Cruise mais pas une seule église de scientologie. C’est un scandale !


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