Citta di Pujiang : une ville nouvelle en proche banlieue de Shanghai pensée selon la politique urbaine "One City, Nine Towns" déjà évoquée pour la ville anglaise de Thames Town à Songjiang.
L’objectif est toujours le même : déplacer 500.000 personnes vivant actuellement fans le centre ville de Shanghai pour les implanter dans une sub-urbanité structurée et thématisée selon l’apport de différentes cultures.
Villes anglaises, suédoises, allemandes (pas de ville française si ce n’est l’héritage coloniale de la concession française en centre ville) et ville italienne : ici vivront 100.000 habitants soit l’équivalent de la ville de Trévise.
Le projet a été confié à l’agence Vittorio Gregotti Associati -http://www.gregottiassociati.it- lauréat en 2002 de la consultation.
Là où la ville anglaise SOM joue la carte du pastiche, l’équipe de Gregotti (avec Augusto Cagnardi et Michele Reginaldi) s’est fixé comme objectif d’extraire et d’adapter à la situation contemporaine certains principes d’une urbanité « à l’italienne ».
Michele Reginaldi explique :
« Le masterplan est généré par une grille modulaire, des séquences d’espaces publics, des continuités urbaines. Nous voulions […] promouvoir tout un système de relations denses et hiérarchisées : petites et grandes places, un système de canaux, des quais et des ponts…
[…] Un autre principe que nous avons énoncé dès le début : « La ville italienne sera une ville de pierre ». Cela a généré une sorte de choc puis tout le monde à compris que c’est ce qui lui donnerait sa particularité.
Pour moi, non seulement avec le pavillon d’entrée qui expose le concept mais avec le design même de la ville, il y a comme un principe d’immanence. Comme si tout ce qui a été dessiné selon les bases de notre tradition pouvait d’une certaine façon être diffusé et retrouvé dans le futur dans une ville globale. Et ainsi que la ville devienne une pièce unique d’architecture. »
Belle comme du Aldo Rossi, la citation situe bien les références et le niveau d’ambition du projet.
Ville de pierre, ville articulée et réseau d’espaces publics : moins de la moitié du projet est encore développée et déjà semble poindre un immense sentiment d’ennui.
Le quartier est une rencontre de deux cultures. De sa maman la ville chinoise, la Citta di Pujiang a hérité de trop larges avenues, d’un programme monofonctionnel résidentiel, d’une relative indifférence au site et d’infrastructures de desserte de premier ordre (autoroutes, échangeurs, métro en chantier). Son papa, l’urbanisme européen, lui a transmis de nouvelles typologies, quelques espaces publics paysagers, de nouveaux matériaux et un autre vocabulaire formel.
A vingt kilometres du Bund, ce sont quelques hectares de plus de terrains vagues et agricoles qui entrent en mutation et se couvrent de variations bâties à la Terragni ; sous le signe du néonationalisme et de la figure du carré.
ET SI ON ESSAYAIT DE SE METTRE DANS LA TÊTE D'UN BODYBUILDER ?
Il y a 22 heures
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire