Excursion dans les profondeurs de la jungle chinoise. La destination prévue se trouve à 8 heures de bus.
La route ondule longuement et traverse les collines de thé, d'hévéa, de riz et de bananiers, nous procurant au passage de grandes leçons d'altérités. La Chine est un pays où se juxtaposent les réalités et les identités ; les voyageurs qui nous accompagnent ce jour là ne supportent pas le bus. Dès la première manœuvre, à l'intérieur même de la gare routière, ce sont plusieurs déjeuners qui rejoignent autant de sacs plastiques en une symphonie de hauts le cœur et de raclements de gorges. A chaque instant les sacs pleins, les bouteilles vides et les emballages souillés sont évacués par les fenêtres du car qui s'enfoncent de plus en plus profondément dans la jungle.
A mi-chemin, le cortège pollueur s'arrête.
Devant nous, un camion a éraflé un autobus. Un peu de verre cassé, une carrosserie rayée. Dans un pays sans assurance et sans responsabilités l'affaire est grave. Il faut attendre la police et les deux véhicules restent en place bloquant la route.
Nous attendons donc la police. Une, puis deux, puis trois, puis quatre puis cinq heures. Des deux côtés les véhicules s'agglutinent. La foule grandit. Bientôt 200 personnes jouent aux cartes et pique-niquent sur la chaussée en une joyeuse oisiveté improvisée.
Deux policiers arrivent enfin, prennent deux mesures et une photo, rédigent un PV et s'en vont.
Nous repartons aussi mais dans l'autre sens. La destination est oubliée.
Sur le chemin du retour nous écrasons nos déchets abandonnés et traversont quelques villages vite bâtis.
Shanghai nous revoila.
ÇA POURRAIT RESSEMBLER À QUOI UN MONDE DE CULTURISTES ?
Il y a 2 jours
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